2024 : un nouveau paradigme pour les professionnels de l’immobilier
Du résidentiel au loisir en passant par l’entreprise et le commerce, l’immobilier sous toutes ses formes doit composer avec l’ensemble de ces transformations et miser sur des projets mixtes et réversibles.
Depuis 2020, un changement de cycle brutal s’est enclenché dans le secteur immobilier. La nouvelle période est propice à la volatilité et présente de nombreux défis. Fragilisé par des crises à répétitions, le secteur doit pouvoir s’adapter, se réinventer et saisir les nouvelles opportunités offertes par le contexte et l’évolution des attentes du marché.
Des chocs conjoncturels…
La crise sanitaire, tout d’abord, a été un vecteur de transformation très soudain dans les habitudes de travail. Si aujourd’hui en France, le télétravail reste encore minoritaire, avec une moyenne de 0,6 jour par semaine d’après une étude récente de l’Ifo et Econpol Europe[1], les entreprises ont revu leurs modèles et l’immobilier de bureau souffre de son obsolescence. Et si ce dernier a longtemps été porteur et mieux valorisable que l’immobilier locatif, des millions de mètres carrés sont aujourd’hui vacants.
Le retour de l’inflation à partir de l’été 2021 et la crise énergétique se sont répercutés sur l’ensemble des acteurs de l’immobilier et le BTP. En réaction à l’inflation, la Banque centrale européenne a mené une politique de resserrement monétaire inédite pour la zone euro, qui a provoqué une crise des liquidités. L’inversion de la courbe des taux a pénalisé l’investissement immobilier. Les prix et les volumes de ventes de biens connaissent depuis une baisse significative dans l’Hexagone[2].
…et des évolutions structurelles
Derrière ces chocs de marché, des tendances de fonds se dégagent : la crise climatique rend impérieuse la prise en compte de critères environnementaux plus stricts. Cet enjeu s’impose comme le nouvel horizon de l’immobilier, à grand renfort de normes, mais également d’attentes de la part des usagers, qui ont profondément évoluées ces dernières années.
Du résidentiel au loisir en passant par l’entreprise et le commerce, l’immobilier sous toutes ses formes doit composer avec l’ensemble de ces transformations et miser sur des projets mixtes et réversibles. La prise en compte des facteurs sociaux, sociétaux et environnementaux parait désormais essentielle tant dans les nouveaux projets de construction, que dans l’optique de valoriser le parc existant.
Le coût de ses opérations n’est pas neutre, en particulier dans le contexte volatil actuel. Mais, déjà, les professionnels de l’immobilier capables de chercher des sources de financement s’adaptent, font preuve de résilience et saisissent les opportunités immenses que présente ce changement de paradigme en 2024.
[1] https://www.econpol.eu/node/1204
[2] https://www.fnaim.fr/communiquepresse/1886/10--conjoncture-crise-du-logement-devenue-realite.htm